b) Les conférences et les débats.
L'association Ayda a , au cours de ces six années d'existence connu une effervescence militante. Ce développement et ces actions se sont inscrits dans le cadre de l'orientation idéologique d'Ayda en faveur des démocrates algériens. Elle a souhaité établir des passerelles entre l'Algérie et la France à l'aide de conférences, débats et manifestations. Ces initiatives s'inscrivent dans le cadre d'un processus d'explication auprès des populations afin de montrer qu'une Algérie démocratique est possible, que des hommes et des femmes en bute aux persécutions des islamistes, se battent pour leurs idéaux. C'est ainsi qu'Ayda a souhaité mener des démarches d'information sur la situation algérienne vue à travers le combat des démocrates. Elle a organisé plusieurs manifestations en ce sens. De part la nature des archives écrites de l'association, il est très difficile de faire apparaître une liste exhaustive de l'ensemble des manifestations d'Ayda. Nous nous attacherons à retracer les plus importantes, les plus marquantes pour la population et pour les membres de l'association. Pendant six ans, Ayda a énormément travaillé. Invitée dans de nombreux festivals, l'association toulousaine est devenue une référence et a permis de sensibiliser l'opinion publique sur le drame algérien.
En 1994, le festival organisé par le Groupe Zebda et son association " Vite écrit " a été l'occasion pour Ayda de participer à cette fête de quartiers Nord de Toulouse. De 1991 à 1994, le festival " Ca bouge au nord " a travaillé en liaison avec les associations du quartier de Sesquières. Cette invitation a permis à Ayda de développer des échanges entre les jeunes de ces quartiers et les exilés algériens. Cela a marqué le début d'une collaboration entre le groupe Zebda et Ayda. Les échanges se sont poursuivis par la suite par des concerts organisés par Zebda en soutien aux démocrates algériens (le 21/22 décembre 1995 au Bikini, le 2 novembre 1997 au Bikini, tackticollectif dans le cadre du chaînon manquant le 28 mars 1998).
Les collaborations entre Ayda et l'université Toulouse-le-Mirail ne se sont pas limités à l'aide aux Algériens au niveau pédagogique et administratif. Le CIAM (Centre d'Initiative Artistique du Mirail) a coorganisé avec Ayda plusieurs manifestations dont les 6 heures pour l'Algérie en 1994 (le 10 novembre) au château de la Mounède, route de Saint Simon, à Toulouse. Abdelmadjid Kaouah, le poète journaliste fut l'un des acteurs de la soirée. Le CIAM et sa section poésie dirigée par Serge Pey a organisé une soirée " Paroles d'Algérie " à la Cave Poésie le lundi 13 octobre 1997 avec la participation d' Abdelmadjid Kaouah. A cette occasion il a édité un recueil de poème dont un exemplaire laissé à Ayda est dédicacé à plus de trois groupes de recherche de l'université Toulouse-le-Mirail (AMAM Analyses Monde Arabe et Méditerranée en section d'arabe, le groupe Simone groupe de recherches sur les femmes, et leGRHI Groupe de Recherche en Histoire Immédiate ont proposé la tenue d'un colloque international sur les " Origines et représentations de la crise algérienne36 ". Le coordinateur de cette manifestation scientifique rassemblant 27 universitaires devait être Mohamed Bahrour.
En 1995, l'association AIDA (Association Internationale de Défense des Artistes) a consacré son année aux Algériens. Dans ce cadre elle a organisé les journées algériennes en Avignon avec l'aide du cinéma Utopia (maison mère de Toulouse). Ayda a fait le déplacement dans la cité des Papes. Ce mois de juillet fut d'une grande intensité émotionnelle. Des réalisateurs et écrivains algériens étaient présents à l'image d'Assia Djebbas, écrivain et d'Ali Akika cinéaste qui est venue faire un conférence débat à Toulouse en hommage à Mohamed Amzert son ami. De nombreux débats, des projections et des conférences ont permis un échange fructueux et chargé d'émotion lors de ces journées algériennes. Les exilés se sont retrouvés : " Ensuite il y avait nous… entre nous, nos promenades, nos repas improvisés… les éclats de rire retrouvés, de la lumière dans les visages, la grande simplicité de nos amis français… la bonne humeur.37 " L'avant dernier jour de juillet, le 30, clôture du festival de théâtre d'Avignon, un beau geste de solidarité allait rester gravé dans les mémoires des membres d'Ayda. Le comédien Philippe Caubère a donné une représentation au profit exclusif d'Ayda au théâtre des Crames d'André Benedetto, théâtre réservé gratuitement pour cette représentation. Sous le titre " Avignon : Philippe Caubère a dansé la danse du diable pour Ayda Toulouse " l'article signé Mustapha dans le n°1 d'Asma (novembre 1995 est riche d'émotions et de reconnaissance : " La totalité de la recette a été versée à Ayda. Que dire ? Philippe Caubère a saisi avec une grande sensibilité la justesse et la profondeur du combat contre l'intégrisme et la corruption qu mènent les hommes et surtout les femmes dans notre pays. Le public quant à lui savait pourquoi il était là. Le prix des places a été doublé pour l'occasion. C'était un public averti. La représentation était magnifique. On a dansé avec le diable. Philippe Caubère lui-même dit que ce fut un spectacle d'une grande qualité. Sa prestation était immense. Merci. Nous n'oublierons pas… " Cette représentation a laissé un grand souvenir dans les mémoires d'Ayda ; " c'était exceptionnel " dira Geneviève Azam en évoquant ce mois de juillet 1995.
En 1995, Ayda est reparti sur les routes et a fait une halte à Vaour. Tous les ans depuis 1985, cette petite ville du Tarn accueille un festival du rire. Cette année là, l'organisation festivalière a voulu la présence d'Ayda, en plaçant les représentations sous le signe de l'ouverture. C'est ainsi que pendant 10 jours, du 2 au 12 août 1995 ; Ayda a tenu un stand afin " d'assurer comme on dit toutes les boissons chaudes38 " Un double objectif avait présidé à l'accord définitif : expliquer ce qu'était Ayda et ses activités et permettre aux Algériennes et aux Algériens exilés de parler de leur combat en Algérie et de leur exil forcé. Il devait aussi permettre de recueillir des fonds pour la solidarité avec les réfugiés. La tente d'Ayda est devenue le rendez-vous des animations non-officielles : " les musiciens qui se produisaient aux apéros concerts précédant et fermant les spectacles se rendaient tous, presque immanquablement, à la grande tente, qui voyait les orchestres se reconstituer et les soirées s'allonger jusque très tard le matin. " Cette ambiance euphorique s'est perpétuée pendant 10 jours. Le festival de Vaour s'est terminé par un repas des organisateurs et des bénévoles qui a été l'occasion une nouvelle fois de témoigner de la solidarité avec les démocrates algériens. En effet, les bénévoles ont remis l'intégralité de leurs pourboires à Ayda. Mustapha39 , l'auteur de l'article conclut son papier en parlant de cette générosité : " C'est qu'au delà des grandes occasions offertes pour parler des combats de notre peuple, des femmes en particulier, des sommes d'argent bien venues, ce geste nous donne chaud au cœur. "
Ayda a participé au festival Grains de Sable au parc de la Mounède les 26.27.28 septembre 1997. Ce festival contre le racisme et l'exclusion regroupait plusieurs associations toulousaines investies sur le terrain du racisme et a permis à Ayda par le biais d'un stand de faire connaître ses activités. Le festival de musique de Bayonne organisé en 1996 a été l'occasion pour Ayda de tenir un stand et de réaliser une exposition sur l'histoire algérienne. Quelques interventions lors des Assemblées Générales des militants y font allusion : " 24 avril 1996, intervention de Paul Chiesa point sur les gens de Bayonne, accueil d'Algériens chez l'habitant mais reste le problème du transport, de visas, de l'aide médicale et des assurances. " Lors de la réunion suivante on note : " Bayonne accueil plus fête le 29 juin " Le salon du Livre ancien et des nouvelles éditions qui s'est tenu les 11 et 12 mars 1995 a offert un stand à Ayda lors de sa troisième édition. Cette dernière a invité le Club du livre de Médéa et quelques écrivains algériens. Ce n'est pas la seule initiative à laquelle Ayda a participé. En effet, en mai 1995 en collaboration avec la Libraire Ombres Blanches et la FOL, grâce aux relations d'un libraire exilé à Toulouse Zoubir Naït-Hamouda, Ayda a accueilli l'écrivain algérien Rachid Boudjedra. Il est venu signer son livre " FIS de la Haine " et a donné une conférence à Ombres Blanches sur sa vision du drame algérien et sur la littérature algérienne.
Ayda a organisé de nombreux débats, en direction de l'opinion publique, qui s'inscrivent dans une démarche d'explication et de sensibilisation à la cause algérienne. Plus l'individu côtoie l'Autre, plus les idées de racisme, de rejet, de xénophobie reculent. Ayda a ainsi entrepris un travail de découverte et de meilleures connaissances de la culture de ce pays maghrébin qui se heurte à l'indifférence ou au dénigrement d'une partie de la population française. Ces diverses conférences ont abordé des sujets multiples touchant aussi bien à la vie quotidienne, à la condition féminine, qu'à la culture ou à l'économie. En 1995, le Collectif pour la Paix Blagnac Ancely a invité Ayda et le Réseau de Solidarité avec les Femmes Algériennes à l'occasion d'une journée sur l'Algérie intitulée " Pour comprendre l'Algérie ". Le samedi 21 octobre 1995 Ayda est intervenue autour de deux thèmes : la présentation de l'association suivie d'une projection débat autour du film " Rachida, lettres d'Algérie " de Florence Dauchez et a, en deuxième partie abordé l'histoire algérienne en établissant quelques repères suivi d'un débat.
De 1995 à 1997, grâce à la générosité du cinéma Utopia, Ayda a pu organiser plusieurs débats après les projections de films qu'elle avait pour la plupart choisis. Certaines pages de la gazette d'Utopia ont été conservées dans les archives d'Ayda40 . Le 1er février 1995 la projection du film, du réalisateur algérien Merzak Allouache, Bab El Oued City a été l'occasion pour Ayda d'organiser un débat autour d'un thème du film. Bab El Oued City raconte la monté de l'intégrisme dans ce quartier d'Alger à travers la vie de Boualem un apprenti boulanger qui a décroché un haut parleur installé par le FIS. Ayda a aussi organisé un débat autour du film " Douce France " de Malik Chibane le 28 mars 1996. Ce film " dépeint avec réalisme et humour les complexités de l'existence quand cohabitent les modes de vie, les cultures, les coutumes et les religions de plusieurs communautés41 ".
Ayda a organisé plusieurs conférences débats avec des films ou des documentaires comme support de discussion. Il en est ainsi de la soirée du 16 juin à la FOL autour du film d'Ali Akika " l'Algérie dévoilée ". Ce réalisateur algérien donne la parole à 7 intellectuels algériens en exil qui dressent un portrait de leurs pays et de son évolution. Ce débat s'est accompagné d'un débat avec des avocats toulousains dont Maître Ethelin (spécialiste du droit des étrangers qui a aidé Ayda dans ses démarches juridiques) ". En collaboration avec la Librairie " La Renaissance ", Ayda a essayé de sensibiliser l'opinion sur les problèmes que connaît l'économie algérienne et ses conséquences sociales. Dans un tract intitulé " Débats et témoignages sur la situation sociale et économique en Algérie ", elle a convié les toulousains à une soirée débat autour d'un documentaire de Gradina Treller datant de 1975 " l'impossible indépendance ". Plusieurs personnalités furent invitées à cette occasion : François de Ravignan agro-économiste, Omar Bessaoud économiste, Paul Euzière écrivain spécialiste du monde arabe, Ahmed Bouhader de l'UGTA de Tiaret et membre du Conseil National de l'UGTA et Mohamed El Habib Belguidoum président de l'ANDPE.
Le vendredi 16 mai 1997, Ayda a choisi d'aborder le thème Islam et Démocratie autour du film de la réalisatrice algérienne Horria Saïhi et de son film " Yemna Zahra " (mère Zahra). Il raconte le témoignage de cette mère dont le fils a été assassiné par les intégristes et qui va prendre les armes pour défendre la République, la Liberté. Ce film a été suivi d'un débat animé par l'universitaire de Tizi-Ouzou Hakem Ramdane. Cette soirée coorganisée par l'association Atlas et le Réseau de Solidarité avec les Femmes Algériennes a été complétée par l'exposition de dessins d'une jeune artiste algérienne Maya Talah. Le lendemain, au centre culturel Alban-Minville, ces 3 associations ont proposé une rencontre avec Hakem Ramdane et Houria Salhi, réalisatrice à la télévision algérienne autour du film " l'Algérie des femmes ". Cette soirée du 17 mai 1997 à 20 heures a fait l'objet d'un tract intitulé, " On ne pourra pas faire semblant d'ignorer la voix des démocrates d'Algérie " qui dénonce les accords avec les islamistes et réaffirme les positions d'Ayda. Le 8 novembre 1997 Ayda a organisé la projection du film de Fadila Sarahoui " la moitié du ciel d'Allah " une première fois et une deuxième fois au mois de janvier 1998 au cinéma le Cratère (rue Saint Michel à Toulouse) avec la FOL.
Les relations franco-algériennes et l'histoire de la guerre d'Algérie ont été abordées lors d'un débat intitulé " Guerre d'Algérie la mémoire enfouie " le 5 décembre 1996. Cette conférence a été l'occasion pour Ayda de travailler avec les anciens rédacteurs du journal " le Libertaire, organe de la fédération communiste libertaire ". Ce journal a paru de 1895 à 1956, date de son interdiction. Ces militants anti-colonialistes se sont investis, dés avant 1954, sur la question algérienne en réclamant l'indépendance de ce pays. Ayda avait invité à cette occasion, Georges Fontenis, directeur du journal " le Libertaire " et Pierre Maurin (membre de la Fédération Communiste Libertaire). Elle a recueilli dans une plaquette vendue au profit de l'association (30 francs minimum) la " Une " de plusieurs numéros du " Libertaire " 1952 à 1956. Dans la préface, Ayda présente cette initiative comme une tentative " de créer des ponts entre celles et ceux qui, des deux côtés de la Méditerranée , à leur manière témoignent des valeurs de tolérance et de fraternité. Ce dialogue porteur d'avenir suppose - aussi - de porter à la lumière, sereinement ce qui a lié et séparé nos deux peuples. Car la mémoire enfouie porteuse de non-dits, est ferment d'ignorance et de ressentiment.42 "
Ayda a organisé quelques réunions publiques en présence d'exilés et de personnalités investies sur le terrain de l'Algérie afin d'offrir une vision très ouverte de la crise algérienne. En 1994, le 10 novembre, une conférence débat a permis aux réfugiés de prendre la parole. Cette manifestation s'est déroulée Allées de Barcelone, dans la salle prêtée par la Mairie de Toulouse. Elle a regroupé plusieurs réfugiés algériens. Ayda a participé à de multiples débats dans la région toulousaine en collaboration avec plusieurs associations. Elle a répondu aux demandes de plusieurs organisations souhaitant présenter des journées sur l'Algérie. Ainsi on retrouve des déplacements qu'a effectués Ayda à Poitiers, par exemple, à l'appel d'une association poitevine. Dans le bilan d'activité de 1997-1998, on peut noter qu' " Ayda a continué à animer des soirées-débats, à la demande d'associations, à Toulouse au dans la région (Colomiers, Villefranche de Rouergue, Tournefeuille, Foix, Montauban, Rodez…) " Ainsi à l'initiative du CASAM 82 (Comité d'Aide et de Soutien aux Algériens Menacés) une journée pour l'Algérie a été organisée le 25 novembre 1995 à Montauban " avec la participation de l'association Ayda Toulouse.43 " En décembre 1998, Ayda a participé à un débat sur l'Algérie, à l'invitation des Jeunesses Communistes. On note aussi, en novembre 1998, la participation d'Ayda, à un débat à la Bourse du Travail, à l'invitation du Mouvement pour la Paix.
Mais Ayda a elle aussi organisé un meeting, le 15 mars 1996, à 20 heures au forum des Cordeliers, 15 rue des Lois, à Toulouse. Intitulé " réunion publique ", elle aborde le thème " Alors quel avenir pour l'Algérie aujourd'hui ?44 ". La préparation de ce meeting apparaît dans les compte rendus des Assemblées Générales de militants d'Ayda. On peut voir ainsi les difficultés rencontrées dans l'organisation d'une telle manifestation et les débats qu'elle a suscités. La première mention de la préparation de cette réunion apparaît le jeudi 1er février 1996, mais les contacts avec les intervenants désirés ont été engagés beaucoup plus tôt. Lors de cette réunion on apprend que le journaliste Omar Bel Ouchet a rencontré des problèmes de visa et qu'il ne peut assister au meeting. Un historien d'Oran a été contacté ainsi qu'Omar Bessaoud, économiste de Montpellier ( il a collaboré à Asma en envoyant un article à la revue) et Zazi Sadou présidente du Rassemblement Algérien des Femmes Démocratiques. Lors de la réunion suivante, d'autres noms sont avancés notamment celui de Mohamed Zaoui, directeur du journal arabophone " El Waqt " et d'un représentant de la revue POUR !. Ces contacts sont établis par plusieurs Algériens grâce à leurs relations personnelles. On note aussi que les préparatifs de la manifestation devaient être accélérés " A partir du mercredi 14 février on commence à concrétiser ". Le travail d'organisation en aval a demandé une coordination importante qui était décidée et débattue lors des Assemblées Générales des militants. Lors de la réunion du 21 février, les personnalités invitées ont donné leur accord et la discussion s'étale autour de l'organisation même du meeting. Le programme prévu s'est mis en place autour de plusieurs thèmes d'intervention propres aux différents invités. Le 14 mars avait été prévue une rencontre entre tous les participants et la direction du Parti Socialistes de Haute-Garonne. Le 15 mars, à 12 heures a eu lieu une conférence de presse, organisée par Liliane Bourgeois. L'organisation concrète est abordée avec l'accueil des invités, l'accueil du public et la sécurité, la préparation de la salle ainsi que l'information (le tract) et sa diffusion. Deux ou trois personnes sont désignées pour prendre en charge chacun de ces secteurs. Une affiche spécifique n'a pas été élaborée car l'Assemblée Générale a décidé d'agrandir le tract créé à cet effet. La participation " à partir de 20 francs " a été retenue. Lors de la réunion du mercredi 28 février, la diffusion des tracts et des affiches est programmée minutieusement (Mirail, St Sernin, Utopia, Ombres Blanches, Associations, Parti Politique, instituions…). 2 000 tracts format 15´21 cm et 50 affiches au format A3 ont été tirés pour l'occasion. Le mercredi 6 mars, les thèmes sont arrêtés :
- la lutte des femmes durée 20 mn
- la presse durée 20 mn
- l'économie durée 10 mn
- l'exil durée 15 mn
- les films de Marie-Ange Poyet sur les repentis du GIA
Le 13 mars les derniers préparatifs sont réglés et les animateurs de la soirée sont choisis. Le meeting s'est déroulé le 15 mars en présence de 8 personnalités :
- Omar Bessaoud économiste
- Salima Deramchi présidente du FAUED
- Lazahri Labter auteur, journaliste au quotidien algérien " L'opinion "
- Dalila Meziane, avocate en exil première ressortissante algérienne à obtenir l'asile politique
- Jean-Jacques Porchez directeur de la revue POUR !
- Zazi Sadou présidente du RAFD
- Mohamed Zaoui auteur journaliste, directeur du journal arabophone " El Waqt ".
Le bilan de ce meeting est effectué lors de la réunion du 20 mars 1996. Il est très intéressant de savoir la façon dont les membres d'Ayda font le bilan d'une manifestation qui a occupé presque 2 mois de leur activité. Ainsi apparaissent quelques aspects positifs, mais la teneur générale des propos est plutôt négative. Les côtés positifs sont soulignés en début de compte rendu : " Qualités des personnes et le monde qui est venu " Cependant la teneur des propos des militants est ainsi négative : " Farouk : les intervenants se sont autocensurés ou se sont soumises à un devoir de réserve, impression que les intervenants ont usé d'arguments éculés, on n'a plus à démontrer le terrorisme - Georges : frustration, peu de choses nouvelles se sont dites, intervenants soporifiques, relations avec la presse médiocres - Mohamed : bonne participation en dépit de l'implication faible des militants d'Ayda - Geneviève : très peu d'adhérents - Mustapha : pas de coordination entre les intervenants - Paul : ça aurait été plus intéressant d'inviter des associations de chômeurs, des syndicalistes - Michel : trop de participants (intervenants) ". Ces remarques critiques et auto-critiques permettent de démontrer la difficulté d'organiser un tel meeting malgré un travail de préparation en aval très important. Cependant, cette manifestation a permis à Ayda d'apparaître une nouvelle fois comme une association dynamique sur le plan toulousain.